par Dominique PALMÉ
Traductrice et spécialiste de la littérature japonaise
Lectures en japonais : Dominique Palmé - en français : Joëlle Cousinaud
Les chefs-d’œuvre de la littérature japonaise du XI° siècle (la somme romanesque du « Dit du Genji », les traits d’esprit des « Notes de chevet », les poèmes et le journal d’Izumi Shikibu) présentent un point commun : ils ont été composés par des dames d’honneur de la Cour impériale de Heian (l’actuelle Kyôto) que leur statut condamnait à l’oisiveté et à l’ennui. Comment expliquer cette prééminence des femmes-écrivains au sein d’une société aristocratique très fermée, et dominée par les hommes ? Pour trouver une amorce de réponse, il faut tout d’abord remonter aux sources de la langue et de l’écriture japonaises, puis mettre en lumière l’importance accordée de tout temps, dans l’archipel nippon, à l’expression poétique (qui se manifeste même dans les écrits en prose). Loin de tout académisme, le propos de cette conférence, accompagnée de lectures en japonais et en français, sera de faire entendre des « voix de femmes » qui, au-delà de leur éloignement dans le temps et l’espace, au-delà d’un contexte socio-culturel des plus étranges à nos yeux, peuvent encore vibrer en nous avec une émouvante fraîcheur.