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de Sarrebourg - Moselle Sud

Ismaël a été enterré par deux fois

Proposé par l'association DROITS ET LIBERTE



Ismaël a été enterré par deux fois
Le 16/07/2018
   Desseling (57260)


  Communiqué de presse :   Ismaël a été enterré par deux fois.


 


1 -           Le 27 juillet 2012, un communiqué de l'AFP, repris par le journal L'Alsace, rapporte que le «  cadavre d'un homme, mort depuis au moins six ans, a été déterré par les gendarmes dans le jardin d'une maison à Pfetterhouse (dans le Haut-Rhin) ». Ce même communiqué précise que selon  la vice-procureure Françoise TOILLON, « Il n'y a pour l'instant pas de connotation criminelle, sur un trafic de drogue ou un règlement de comptes, même si le décès pourrait être lié à une overdose ».


 


                Ce corps est celui d'un habitant de Morhange, en Moselle, disparu début mai 2006, à l'âge de 26 ans.  Le jeune homme avait quitté sa mère en lui disant qu'il se rendait à Strasbourg, avec 3 000 euros en poche, pour y acheter une voiture d'occasion. Il a été retrouvé  à l'état de squelette dans le jardin d'un gendarme à la retraite ayant exercé dans cette même localité. Le petit-fils de ce dernier, X, reconnaît avoir enterré le corps d'Ismaël, aidé d'un ami, Z, après une soirée d'anniversaire organisée par ce dernier, et au cours de laquelle « de l'alcool, du cannabis et de la cocaïne avaient été consommés en grande quantité » (mais pas d'héroïne !).  Un autre ami  de X, Y, confirme la mort d'Ismaël, et déclare n'avoir plus fréquenté X depuis, car ce dernier «  ne voulait pas faire appel aux secours ».  X et Y sont sans profession ; ils se déclarent « toxicomanes ». 


 


2 -           X, Y et Z prétendent avoir ignoré l'identité exacte d'Ismaël. À Morhange, Ismaël, menuisier spécialisé dans le PVC, était connu sous le surnom de « Zouzou » et pour tirer occasionnellement sur le « chichon ». Or le shit n'a jusqu'à ce jour tué personne en France : cliniquement, le cannabis ne provoque pas d'obstruction des voies respiratoires. Mais le médecin traitant d'Ismaël n'a  jamais été auditionné ! De même aucune enquête d'environnement n'a été diligenté à Morhange.


                C'est dans cette petite ville qu'Ismaël a fait la connaissance de A. Début 2006, ce dernier lui demande de l'aider à déménager de Strasbourg, où il vivait depuis 2000 dans le quartier de la Montagne-Verte. Ce quartier,  comme ceux de Neuhof et de la Meinau, est connu pour être une base logistique du trafic de stupéfiants, y compris l'héroïne. X et Y prétendent avoir rencontré Ismaël dans le train, après un voyage en Hollande. Ce dernier leur aurait « proposé de l'héroïne ».Il n'est pourtant nul besoin de se rendre en Hollande pour en acheter.


                Au cours de l'instruction, A, présenté comme un ami proche d'Ismaël, a déclaré « ne plus avoir de nouvelles de ce dernier depuis mai 2006. Il soupçonnait celui-ci de consommer des produits stupéfiants, car il fréquentait les rave party (sic) et s'y faisait des amis ». Selon lui, l'anniversaire de Z aurait donc été une soirée ectasy. Ce A ne s'est jamais inquiété de la disparition d'Ismaël ; il n'a pas  présenté ses condoléances à la mère de ce dernier.


 


3 -        Du rapport d'autopsie médico-légale du 16 août 2012, après lecture des procès-verbaux d'audition de six témoins, il ressort « que, le 7 mai 2006, il y aurait eu une soirée d'anniversaire pour les 20 ans de monsieur Z, soirée à laquelle auraient assisté monsieur X, monsieur Y, ainsi que le supposé ABDELKADER Ismaël. Au cours de cette soirée auraient été consommés de l'alcool, du cannabis et de la cocaïne (donc pas d'héroïne !). En fin de soirée, monsieur X  aurait hébergé « Zouzou » dans sa chambre, située au 1er étage du domicile de ses grands-parents (où dormaient également ces derniers). Le dénommé « Zouzou » aurait dormi dans un fauteuil. Le 8 mai 2006, en fin de matinée, il est décrit que « Zouzou » était retrouvé assis dans son fauteuil, qu'à ce moment il était inconscient mais qu'il respirait encore, qu'il y aurait eu des tentatives de réanimation, soit en le secouant, soit en lui donnant des claques. Monsieur X et monsieur Y seraient alors sortis, et seraient retournés dans cette chambre dans l'après-midi. Le dénommé « Zouzou » aurait toujours été assis dans le fauteuil, ne respirant plus, avec présence de mousse au niveau de la bouche (bave selon certaines déclarations, plutôt mousse selon d'autres déclarations). « Zouzou » aurait alors été allongé sur le sol... »


Puis, selon sa seule déclaration, X « aurait caché le corps du dénommé « Zouzou » sous son lit pendant 7 jours… Après ces 7 jours, il y aurait eu un transport secondaire du corps, en le traînant par les pieds, du 1er étage jusqu'au garage, avec des chocs itératifs de l'extrémité cervico-céphalique contre les marches de l'escalier. Le corps aurait été mis dans une brouette puis déposé dans le jardin sous une bâche pendant une vingtaine de jours. Après ces 20 jours, il y aurait eu un nouveau transport pour enterrer le corps dans le jardin… une forte odeur se dégageait du cadavre ». Z « décrit… qu'ils (avec X) auraient attaché les pieds, l'auraient tiré sur le macadam et sur l'herbe, puis qu'ils auraient creusé un trou peu profond… et mis le corps dans cette fosse ».


               


                Et le rapport de mentionner une « altération importante de la surface des os (exfoliation) » , l' « absence de l'os hyoïde et du cartilage thyroïde » et de « nombreuses lésions post-mortem », dont celle de l'os frontal gauche, plus particulièrement liées aux conditions d'exhumation (le crâne a été percé d'un coup de pioche par un gendarme) et au transport du corps à partir du premier étage.


                Le 21 septembre 2012, la médecin légiste renouvelle sa demande du 10 août d' « analyse physico-chimique comparative des différents prélèvements de terre… afin de vérifier... si une substance exogène a été ajoutée pour masquer les odeurs/accélérer la décomposition du cadavre  ». Pour nous, « les concrétions de couleur beige… observées à la surface des os » ne laissent aucun doute : des produits activateurs pour fosse septique ont bien été utilisés.


 


4  -          Dans l'ordonnance de non-lieu de la juge d'instruction du 4 novembre 2014, nous lisons d'une part que X, après un retour de Hollande avec Y, avait rappelé à « Zouzou » pour qu'il  rapporte de la cocaïne (et donc pas d'héroïne !) à Pfetterhouse pour le week-end anniversaire de Z ; et d'autre part qu'au cours de cette soirée « rave party », X et « Zouzou » « s'étaient mis à l'écart pour consommer des produits stupéfiants. D'après plusieurs témoins, ils semblaient “ défoncés ”, mais avaient quitté la soirée rapidement ».


               


                Voici notre explication : Ismaël a été invité à une soirée ectasy (ou MDMA)  en tant que client potentiel, par un rabatteur. La commande de cocaïne ne tient pas la route. C'est X qui était sous traitement médical de méthadone,  et c'est lui qui vendait « sa » méthadone pour de l'héroïne.  La combinaison de ce produit et de la MDMA, appelée « chocolate chip cookies », procure le même effet « planant » que l'héroïne, mais pour autant ce n'en est pas. Un habitué des drogues dures qui prend de la méthadone développe une forme de tolérance à cet opiacé de synthèse, mais  une personne qui prend la dose de quelqu'un d'autre court un risque d'overdose. Seulement, les symptômes de ce type d'overdose sont différents de ceux de l'héroïne : on observe des difficultés respiratoires, un bleuissement des extrémités, une crise d'épilepsie et des nausées. Mais pas de bave ni de mousse ! Le fait que X et « Zouzou » se soient « mis à l'écart » corrobore notre affirmation, car  les effets de le « chocolate chip cookies » rendent les consommateurs indésirables dans une rave parties : ils deviennent trop entreprenants et casse-bonbons pour les autres ! Le fait qu'ils aient semblé  « défoncés » permet en outre de comprendre que X ne puisse pas se rappeler ce qui s'est passé dans sa chambre. Ainsi, l'étranglement d'Ismaël par X sous l'emprise d'un délire toxico ne doit pas être écarté !  L' « affaire Fiona » est malheureusement assez éloquente sur ce point...


 


5 -           L'histoire de ce drame, construite essentiellement d'après les déclarations de trois témoins assistés, se  conclut le 4 novembre 2014 par une ordonnance de non-lieu délivrée par la juge d'instruction, conformément aux déclarations de la vice-procureure au lendemain de la découverte du corps : « L'instruction aboutit à retenir que la thèse du décès par overdose… est plausible au regard des témoignages concordants des 3 témoins assistés. » Et pourtant, dans son rapport du 13 octobre 2013, l'expert en toxicologie affirme (en gras dans le texte) : « Dans le cas d'espèce, la négativité des analyses toxicologiques…  ne permet donc en aucune manière de se prononcer sur une éventuelle imprégnation de l'individu par une quelconque substance médicamenteuse, toxique ou stupéfiante au moment du décès ». Comment concevoir une overdose alors même qu'Ismaël se trouvait assis dans son fauteuil, c'est-à-dire dans une position devant lui éviter de s'étouffer dans son vomi ?


 


                Considérer que les comportements de X et Y, « qui s'apparenteraient  à de la non-assistance à personne à danger, sont juridiquement prescrits » est une flagrante erreur d'appréciation : la prescription de l'action publique contre le délit de non-assistance de personne en danger est de trois années révolus, à partir du jour où cesse l'infraction (ici la découverte du corps).


               


                10 centimes ont été retrouvés dans la fosse d'inhumation d'Ismaël.


 


Le 16 juillet 2018


 


Daniel ADAM


 


Extrait article 1 : La domiciliation de Droits & Liberté sera toujours une commune rurale, afin d'affirmer la primauté de l'échelon local dans la réflexion et l'expression de la démocratie sociale.    


 

   


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