La Syrie est gouvernée, depuis 1970, par la famille d'Assad, qui appartient à la communauté alaouite , une branche du chiisme. Durant son règne de 1970 à 2000, Hafez al-Assad a dirigé la Syrie d'une main de fer. C'est un dictateur qui met en place un régime totalitaire. Il favorise sa communauté au détriment de la majorité sunnite ( 85 %). Il cède sa place à son fils Bachar en 2000 d'une simple formalité votée en 5 minutes au parlement.
La Syrie est devenue une ferme agricole appartenant au clan Assad. Il s'empare de tous les postes clés. Le peuple n'a aucune liberté, ses droits sont confisqués. Les opposants de tous bords sont tous éliminés ou emprisonnés- ées. Tout opposant emprisonné sort de ce calvaire, soit avec un état psychique détérioré soit il meurt, par la torture, à petit feu.
Pour un être humain, il est très difficile d'imaginer la cruauté du régime syrien envers le peuple. Les exemples que je me force à démontrer sont pourtant le reflet de sa férocité. En fait, il est déterminé à éliminer, même en masse, toute personne qui lui est hostile.
Avant la révolution syrienne, il y eut beaucoup de massacres, sans que la presse en parle comme aujourd'hui. Ces purges et massacres perpétrés par le régime sont systématiques, exécutés par le clan d'Assad.
A titre d'exemple, le massacre des opposants de la prison de Tadmor ( Palmyre) : environ 1300 prisonniers sont fusillés sur le champ lors des émeutes en 1976.
Le massacre de Hama, en février 1982 : la ville est assiégée puis bombardée suite à l'insurrection des 300 à 400 frères musulmans. Les milices à majorité alaouites du Rifaat al-Assad n'ont épargné personne et massacré sans distinction des familles entières, femmes, enfants et vieillards. Le nombre des victimes est estimé entre 30 et 40 000.
Un autre massacre a eu lieu à la prison de Sydnaya en 2008. Sans savoir le nombre exact des victimes, les milices de Maher al Assad, frère de Bachar, ont assassiné beaucoup d'opposants suite à des émeutes.
Un témoignage raconte que les murs de la prison sont recouverts ( peints) du sang des émeutiers. La capacité de cette prison est évaluée à plus de 15 000 prisonniers.
Dans la foulée du printemps arabe, la révolte du peuple syrien, en mars 2011, se propage, surtout, dans la Syrie rurale. Dès le premiers jours de la révolution syrienne, sur la côte ouest de la Syrie, des manifestations spontanées voient le jour, dans les villages sunnites. Aussitôt, les milices et les brigades alaouites les répriment avec une violence inouï, ils tirent sur les manifestants. Puis, ils finissent leur massacre en fusillant les femmes avec leur enfants. Ces groupes armés portent uniquement la haine communautaire contre les sunnites.
La révolution syrienne a montré le vrai visage du clan Assad.
Le régime d'Assad semblerait être composé de toutes les communautés, alors qu'en réalité, derrière la façade se cache le clan de la communauté alaouite, qui est aux manettes.
Le journal britannique, le Guardian, a récemment diffusé, le jeudi 28 avril 2022, un reportage sur un massacre, dans le quartier d' Al-Tadamon, faubourg de Damas. Ce massacre a eu lieu en avril 2013. Cette révélation fait suite à une longue enquête menée par deux journalistes, une syrienne et un hollandais.
Des images montrant un sous - officier alaouite ( Amajad Youssef ) fusillant des civils innocents un par un. Les 41 victimes sont tous des sunnites syriens et palestiniens -syriens. Une mise en scène macabre où le chef mitraille sa victime civile, en riant et se moquant avec jouissance, lui faisant croire qu'il va échapper à la mort qui l'attend à quelques mètres de là, ce civil tombe dans la fosse, déjà creusée.
Les 41 civils sont, ensuite, brûlés à l'essence et avec des pneus. L'histoire se répète et nous rappelle les camps de Nazis.
Difficile de décrire ce massacre, par des mots simples,l'abomination, la cruauté, l'horreur. La révolution syrienne a montré le vrai visage du clan Assad. Elle révèle la haine profonde ancrée dans l'esprit du dictateur contre la majorité sunnite.
Rancœur et vengeance se transmettent d'une génération à une autre. Dès le plus jeune âge, on apprend aux jeunes alaouites que leur ennemi est sunnite.
Ce sentiment d'hostilité a des racines anciennes depuis l'époque de l'empire ottoman où les riches sunnites ont abusé et exploité les pauvres et les femmes alaouites. Le clan d'Assad a su exploiter cette animosité pour qu'elle devienne une fissure sociale, à son profit. Il l'a fait croire à sa communauté qu'il la protégeait et évitait que les Sunnites s'emparent du pouvoir et massacrent l'ensemble des alaouites.
Depuis 50 ans, le régime d'Assad a creusé et élargi la fracture sociale en favorisant sa communauté à accéder à l'armée et à la police sécuritaire.
Il faut savoir que le gouvernement n'est qu'une institution de façade où les ministres n'ont aucun pouvoir, la vraie décision est prise par le clan d'Assad.
Fort de ses soutiens extérieurs, iraniens et russes, Assad donne carte blanche à ses officiers et à ses milices de procéder au nettoyage ethnique au prétexte de lutter contre les terroristes. En fait, les milices alaouites et chiites massacrent, purgent les villes et villages à majorité sunnite.
Cette cassure sociale est actée et la séparation entre les deux communautés est bel et bien réelle.
Une simple cartographie des camps de réfugiés, qu'il soit en Jordanie, au Liban, en Turquie, confirme, en fait, que ces camps sont composés à 97 % des sunnites voire à 100 %.
Alors, vous vous posez la question suivante : pourquoi les Syriens ont-ils fui l'horreur de la guerre ?
La réponse vient du journal allemand « Tageszeitung » qui titre dans
son article du 12 octobre 2017, l'avenir de la Syrie aux yeux d'Assad. Dans son discours, en octobre 2017, Assad s'adresse à son public, et dit que les fidèles au régime seront récompensés, puis, installés dans des zones où la société sera homogène.
Il voulait clairement dire que la société syrienne serait composée majoritairement d'Alaouites acquis pleinement à sa cause ; les sunnites ne seront plus qu'une minorité obéissante.
Les crimes d'Assad continuent en toute impunité, au vue et au su de tous. Amnesty international parle dans son article du 7/02/ 2017 de l'Horrible prison de Saidaya(...) Jusqu'à 50 personnes peuvent être pendues en une nuit.
Le silence de la communauté internationale en dit long sur les crimes commis par Assad et ses alliées.
Assad est toujours là et libre, au prétexte de lutter contre les terroristes, il joue le jeu de la géopolitique régionale et internationale. Mais, en réalité, il mène aussi sa politique de nettoyage ethnique avec son allié l'Iran. Les conséquences humaines sont dramatiques et très graves, plus de 14 millions de Syriens sont déplacés ou réfugiés.
Nous vivons dans un monde dépourvu de règles et de morale, où les plus forts gagnent au détriment des faibles. Les grandes nations ont laissé Assad et ses alliés notamment Poutine, commettre des crimes contre l'humanité. Assad n'a pas encore été jugé pour les crimes qu'il a commis contre son peuple. Et Poutine a déjà engagé un autre conflit contre l'Ukraine sachant que l'Europe et les Etats-Unis ne bougeraient pas ! La guerre en Ukraine est une conséquence directe de la guerre en Syrie.On peut faire référence à l'article du Point du 03/ 05/2022 : Ukraine : face à Poutine « le deux poids deux meures » de l'Occident.
Article rédigé par le président de l'association
Mr Moussa Mohamed