Entre la Syrie et Le Liban, il y a une histoire d'amour et de haine. Tout comme dans une famille déchirée entre père et mère. Pourtant dans le passé, ces deux pays constituèrent un seul pays.
Donc, il n'est pas étonnant que Ziad Kathoum ait choisi de faire l'essentiel de son film de « Taste Of Cement » à Beyrouth.
Le cinéma comme la musique est un langage universel. Le jeune réalisateur syrien, Ziad Kalthoum, filme ses compatriotes qui, suite à leur exil, sont devenus ouvriers du bâtiment sur les chantiers de Beyrouth. Il rend visible l’esclavage moderne.Privés des droits de l’homme et du travailleur les plus basiques. D'ailleurs des panneaux leur rappellent qu’ils n’ont le droit de se montrer dans la ville qu’à certaines heures.
Pourtant, ils continuent à construire des immeubles, alors qu' au même moment la guerre détruit leur maison. « Ziad Majed dit que Ce paradoxe, ce dilemme qu'ils vivent silencieusement avec dignité est en soi le message le plus fort du film. Mais au même temps, il résume beaucoup de contradictions et des questions qui peuvent être sociétales, politiques et éthiques qu' elles soient en Syrie qu'au Liban …....... »
Donc, il y a ce goût de ciment dans la bouche de ces ouvriers. Malgré leur silence, tout le long du film, la voix Off du réalisateur, qui relate leur quotidien fertile, il choisit la voix de l'imaginaire de façon presque poétique.
La puissance de ce film autre que l'image, le son et le travail cinématographique, il y a aussi l'idée du silence. La dignité de silence des ouvriers, un silence sur tout ce qui se passe chez eux, également par rapport au silence du monde face à cette guerre, face à la tragédie qui se déroule à quatre heures de vol de Poitiers.
Le message du film de « Taste Of Cement » permet de se projeter au-delà de ce mur de silence.
Mot du président de l'association « Pour la Paix en Syrie »
L'association pour la paix en Syrie a été crée en janvier 2012, c'est une association franco-syrienne, son objectif principal, c'est faire connaître essentiellement la culture syrienne.
Dés le début de la révolution syrienne, nous avons organisé plusieurs événements : expositions, soirées culturelles et conférences afin d'informer et expliquer aux poitevines et poitevins la situation en Syrie.
Malgré la tragédie syrienne, nous voulons montrer que la Syrie est riche par son histoire, sa civilisation et par sa culture diverse .
L'avantage de l'art cinématographique, appelé communément le septième art, est que celui-ci possède un langage universel. Le cinéma se pose plus comme un moyen de transmission ou d'agencement de messages - pour reprendre le terme de Gilles Deleuze . Le cinéma comme la musique rapproche les peuples et permet d'oublier nos différences tout en valorisant les valeurs de l'autre.
La Syrie est riche par la poésie, la musique, mais aussi, par la production de feuilletons télévisés, célèbres au Proche et Moyen -Orient, par exemple le feuilleton « Bab Al Hara » la porte du quartier est sans cesse renouvelé depuis 2006 jusqu'à nos jours. Le réalisateur de « Taste of cement » Ziad Kalthoum a baigné dans l'atmosphère de la télévision. Il est le miroir de la nouvelle génération du cinéma syrien. l'Europe en générale et spécialement la France pays des Lumière lui permettent justement de diffuser son talent.
Quelques remerciements :
Je tiens à remercier Madame Mélanie Simon-Franza distributrice du film, Madame Maité Peltier organisatrice du festival qui ont permis à notre association d'y participer .
Merci à Mme Florence Hilaire -Moussa qui se dévoue pour l'association.
Je tiens à remercier le groupe d'étudiant syrien ici présent, notamment Rahaf, Qotaiba, Amira et les autres d'avoir collaboré avec nous.
Merci à Mr Cyril Roussel, ( on s'est déjà rencontré lors d'une conférence sur les migrants syriens). En fin, je tiens à remercier personnellement Mr Ziad Majed pour sa venue à Poitiers et pour son courage et sa loyauté envers le peuple syrien. Il a toujours défendu les causes de ce peuple sur les plateaux des médias dès le début de la révolution syrienne.
Nous sommes dans une salle de cinéma, j'ai une pensée tte particulière pour ma fille Valentine qui prépare la Fémis qui ne peut pas être présente ce soir.......
je vous remercie de m'avoir écouté.
Le président de l'association « Pour la Paix en Syrie »
Mr Moussa Mohamed